François Sergent
Architecte naval (1911 – 1999)
Contemporain de Maurice Amiet, Jean-Jacques Herbulot et Eugène Cornu, François Sergent a largement contribué au développement et à la « démocratisation » de la plaisance.
Ses nouvelles carènes à quille courte et à safran séparé préfigureront l’évolution architecturale actuelle. Son sens de l’observation et de l’esthétisme, ses conceptions révolutionnaires et diversifiées, son souci du moindre coût, ont permis au grand public d’accéder au plaisir de la navigation à voiles.
En révolutionnant la vision d’un sport et d’un loisir, jusque là perçu comme très élitiste, François Sergent a marqué un tournant essentiel dans l’histoire du yachting français.
Source : Histoires maritimes rochelaises
En savoir plus sur François Sergent
A ses débuts, rien ne destine François Sergent à devenir architecte naval. A 18 ans, bac littéraire en poche, il part en Angleterre et « croque » pendant ses loisirs, les grands voiliers évoluant dans le Solent. Au début des années 30, il revient en France comme enseignant, et passe ses loisirs à naviguer comme matelot et à dessiner des bateaux. (premiers plans en 1933).
En 1944, il décide de se consacrer exclusivement à cette activité.
Tour à tour, il conçoit :
— Des canoës équipés de voiles ;
— Le Caneton en 2 versions, l’une à fond plat pour les plans d’eau intérieurs, l’autre en «V» pour la mer;
— En collaboration avec J. J. Herbulot, le Grondin, son premier voilier habitable. Très rapidement 500 exemplaires de celui-ci sont construits.
Viennent ensuite les Baleinières (1949, 1954), le Mistral (1950) la Bonite, (1952) le Pirate (1960), le Super Mistral.
Entre séries et unités spécifiques, il réalise plus de 290 plans.
Il s’illustre notamment dans la décennie 1950/1960 par la réalisation de grands voiliers destinés aussi bien à la croisière (l’Oiseau bleu) qu’à la course au large, (Varna II, Eloise I et II, Marie Christine III…)
La sélection, à plusieurs reprises, de Marie Christine III et d’Eloise II dans les équipes françaises de l’Admiral’s Cup témoigne de sa réussite dans ce domaine.
François Sergent aimait naviguer et tester les bateaux qu’il avait conçu afin de faire évoluer leur conception. Il estimait cette pratique bien supérieure à la modélisation informatique, et assurait que « l’ordinateur a sclérosé l’imagination créatrice et le sens esthétique des architectes ».
Il a contribué à ouvrir la voie permettant au grand public d’accéder aux joies de la navigation.
Sa femme, Paule, a contribué activement à faire vivre l’oeuvre de François Sergent. Elle a publié en 2006 un très bel ouvrage réunissant nombre de plans mis au point par Sergent ainsi que des témoignages et des extraits articles parus dans les revues nautiques (photo de la couverture ci-contre).
Le Trophée Sergent est l’occasion, chaque année, de réunir des plans Sergent venus de tous horizons.
Fernand Hervé
Constructeur naval (1907 – 1984)
« Grande figure de la construction naval et de la plaisance rochelaise de l’après-guerre, Fernand Hervé, dit Tonton, a créé son chantier en 1946 et l’a dirigé jusqu’à sa disparition en 1984.
Fin régatier, il n’aura, durant toute sa vie, d’autre ambition que de dessiner et construire des bateaux taillés pour la vitesse et le confort. Il mettra au point de nouvelles techniques et sera un des précurseurs du bois moulé et des matériaux composites. »
Source : Extrait du site de l’actuel chantier Hervé
En savoir plus sur Fernand Hervé
Né au début du siècle dernier, il s’établit dans la région rochelaise. Tout petit déjà, il navigue en canoë canadien vers les îles de la baie de La Rochelle. Il part pour un temps en région parisienne, puis en Touraine, d’où il réalise en 1926 une liaison Tours-La Rochelle à bord d’un petit dériveur. La guerre le contraint à rejoindre La Rochelle où il construit un caneton pour régater sur le canal de Marans, la navigation en mer ayant été interdite par l’occupant.
Il crée son chantier à la libération. Il y réalise tout d’abord 150 canetons brix.
C’est à cette période qu’il rencontre François Sergent.
Il met au point les Dragons de la sélection française des J.O. de 1948.
Cette même année il démarre la construction des Grondins.
En 1951, fasciné par la course au large, il construit Eloise sur plan de François Sergent. Elle est engagée dans l’Admiral’s cup de 1951 et fait fort bonne figure.
C’est le début d’une longue série d’unités réalisées dans cette optique.
Citons des bateaux construits autant à partir de ses propres idées (MAO, Odyssée, Xaroch…) que sur des plans établis par les plus grands noms de l’architecture navale de l’époque (Cornu, Illingworth, Sergent…) pour lesquels il réalise entre autres, Mélusine II, Chine Blue, Marie-Christine II et III, Eloise II, Varna, et bien d’autres encore.
En 1964, il est contraint au dépôt de bilan, mais il redémarre son activité dès 1965.
En 1967, Fernand Hervé revend Eloise II à la première copropriété et acquiert La Gaillarde sur laquelle il navigue dès lors.
En 1974, il construit North Star qui remporte la Half Ton Cup. C’est une confirmation de la réussite de la maîtrise des nouvelles technologies. (fibres, résines et autres composites)
En 1983 Diva est première au classement individuel de l’Admiral’s cup.
A lire aussi :
— Le chantier Hervé, une histoire d’amitiés et de passion (Yves Gaubert)
— Biographie de Fernand Hervé, par Anne Marie Hervé